Pourquoi consulter un comportementaliste canin ?
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Exemples de cas où consulter un comportementaliste canin peut changer la vie du (des) propriétaires(s) et du chien :
Votre chien n’est pas « propre » alors qu’il y a longtemps qu’il n’est plus un chiot.
Votre chien détruit des objets ou meubles qui vous sont chers en votre absence et/ou en votre présence.
Votre chien poursuit tout ce qui bouge.
Votre chien aboie pour un « oui », pour un « non ».
Votre chien vous saute dessus ou saute sur vos amis.
Votre chien est agressif envers ses congénères ou envers certains congénères.
Votre chien est agressif envers les humains ou envers certains humains.
Formé en éthologie canine et en psychologie, le comportementaliste va effectuer une analyse « systémique » prenant en compte le chien (son tempérament, ses origines, ses conditions d’élevage etc.) mais aussi l’environnement et ses conditions de vie actuelles avec les contraintes qui s’imposent à son (ses) propriétaire(s) (emploi, vie familiale etc.).
Carl ROGERS, psychologue, a écrit que pour apporter de l’aide, trois conditions sont nécessaires et suffisantes : L’empathie, l’authenticité et un regard inconditionnellement positif sur les personnes à qui on apporte l’aide.
C’est en se basant sur ce principe et en tenant compte des contraintes de chacun que des solutions vous seront proposées.
Ces solutions se baseront uniquement sur des méthodes « positives ».
Vous trouverez ci-dessous un texte de Audrey Ventura, une comportementaliste exerçant dans le nord de la France, qui, je trouve, parle bien de cela.
« On entend (et on lit) beaucoup de choses sur les diverses manières d’éduquer un chien. La méthode positive est décriée par les adeptes de la méthode traditionnelle, elle-même bannie par les éducateurs en positif.
Je suis éducatrice comportementaliste en méthode positive exclusivement. J’ai du mal à concevoir que l’on passe allègrement d’une méthode à une autre en fonction du chien que l’on encadre. C’est opter pour la facilité à la moindre réticence du chien. Je tiens à expliquer mon propos comme à contredire certaines affirmations (ou énormités) véhiculées sur la méthode positive. Tout cela n’est dit que dans le respect de votre chien et votre propre bien-être.
Il ne devrait exister qu’une seule méthode, la positive, mais il existe différentes manières d’agir, c’est vrai.
La méthode positive est bienveillante. En cela, elle s’adapte à tous les chiens car tous les chiens ont besoin de bienveillance, de patience, de compréhension de leurs émotions. Il n’y a donc qu’une seule méthode à privilégier : le positivisme et le renforcement. Mais l’éducation positive que l’on donnera à tel chien ne sera pas forcément la même que celle donnée à un autre chien, et cela n’a rien, mais alors rien à voir avec la race ou le gabarit. Il vaut mieux que les séances soient individuelles car elles pourront alors s’adapter aux points forts et aux points faibles du chien en présence. Et surtout, elles seront construites dans le respect des émotions prédominantes qui gouvernent votre chien. Dans les séances individuelles, les chiens qui interviendront pour aider l’éducateur seront choisis en fonction de la personnalité du chien à éduquer. C’est une évidence.
Oui, la méthode positive est adaptée aux chiens agressifs.
Penser que la méthode positive refuse les chiens réactifs est un a priori basé, soit sur la méconnaissance de la méthode positive, soit sur la mauvaise foi. Plus un chien se montre réactif, plus il faut se montrer patient, observateur et stratégique dans la manière de travailler avec lui. Un éducateur qui prend en charge un chien réactif (sur humains ou sur congénères) pensera beaucoup ses séances en amont car son objectif principal consistera non seulement à ne pas faire « déclencher » le chien (et donc à travailler en « mode sans échec »), mais aussi à garantir le bien-être du chien afin qu’il ait envie de revenir dans les séances. La confiance dans l’éducateur est primordiale.
Les colliers coercitifs sont contreproductifs sur un plan comportemental et dangereux pour la santé de votre chien.
Il n’y a pas de bonne manière d’utiliser un mauvais outil. Mais plutôt que de culpabiliser les humains qui l’utilisent, je préfère vous expliquer pourquoi le collier étrangleur est mauvais sur un plan comportemental, et dangereux sur le plan médical. Ce collier a pour but d’exercer une pression autour du cou de votre chien afin de le punir d’un mauvais comportement. Votre chien croise un congénère. Il grogne, il s’élance en aboyant. Vous donnez un coup de collier, comme vous l’a conseillé votre dresseur traditionnel, afin de lui apprendre à ne plus le faire. Sur un plan comportemental, ce conseil d’amateur est contreproductif pour vous. En effet, votre chien ne fonctionne pas comme vous. Quand le collier l’étrangle alors qu’il aboie sur un autre chien, il associe l’inconfort et la douleur qu’il ressent au chien qu’il regarde. Parce que le chien est comme ça. Il ne se dit pas « je suis étranglé par mon humain parce que j’aboie » mais « je suis étranglé à cause des chiens car à chaque fois que j’en vois un, je ressens cette douleur ». Pensez-vous que cela vous aidera à calmer la colère que votre chien ressent quand il voit un congénère ? Sur le plan médical, le collier étrangleur endommage les cervicales, la trachée et à la longue, perturbe le fonctionnement thyroïdien.
Portez-le une journée entière et demandez à quelqu’un de vous tenir en laisse pour pouvoir vous asséner régulièrement de « légers coups de sonnette ». Nous pouvons lancer des paris sur le nombre de recadrages que vous serez physiquement et émotionnellement en capacité de supporter. Si vous aimez votre chien, ne lui faites pas ça.
La méthode positive n’est pas laxiste.
Laxiste ou patiente ? Tout est une question de point de vue et surtout de capacité… à se montrer patient. Quand je dis cela, je parle des professionnels comme des humains d’attachement. Si l’on considère que le chien est un animal qui « doit faire », qui « doit obéir », qui « doit ne plus faire » et ceci dans un laps de temps déterminé car les humains payent et sont pressés, alors oui, il faut parler de qualités humaines qui peut-être n’existent pas chez certains. L’incapacité à se montrer patient lorsque l’on est professionnel du chien, c’est de l’incompétence. L’incapacité à respecter le cheminement nécessaire à toute rééducation, c’est de l’incompétence. Alors je le dis : la méthode positive n’est pas laxiste, elle est patiente et compréhensive.
Les éducateurs en positif ne filment pas leurs résultats mais cela ne veut pas dire qu’ils n’en ont pas.
Il faut faire la part des choses. Nous n’avons pas de résultat ou nos résultats sont impossibles à filmer ? Comment vous montrer qu’un chien ne fait pas quelque chose ? Et puisque la méthode positive est le contraire du déclenchement, qu’allons-nous vous montrer ? Un chien qui ne déclenche pas ? Et comme la méthode positive suppose d’accepter le cheminement, c’est-à-dire, le travail sur le long terme au rythme des émotions du chien, devons-nous placer une vidéo 24h sur 24 sur le chien ? Rien n’est spectaculaire dans la méthode positive et tant que des personnes chercheront le spectaculaire sur YouTube, les chiens auront du souci à se faire.
Les éducateurs en positif ne se mettront jamais en danger face à un chien agressif.
C’est vrai. Si se mettre en danger face à un chien agressif c’est se montrer plus agressif que lui, prendre des risques inconsidérés pour aller au déclenchement et filmer, alors non en effet, nous ne le ferons pas. Si se mettre en danger c’est se croire omnipotent et intervenir sans avoir réfléchi à la meilleure manière d’aborder le chien, alors non, en effet nous ne le ferons pas. On m’a déjà dit « c’est parce que vous avez peur que vous prenez tout ce temps, non ? ». Je réponds que la peur est une émotion primordiale qui permet de réfléchir et de faire en sorte que tout le monde travaille en sécurité. Si la peur n’existe pas, c’est que vous êtes une personne dangereuse et inconsciente. La peur existe chez tous les mammifères. Elle nous maintient en vie. Elle est nécessaire, comme le courage de la surmonter dans le respect des émotions du chien. Parfois je me dis que certains feraient preuve de bien plus d’humilité, d’intelligence et de réflexion s’ils avaient régulièrement affaire à de grands mâles gorilles plutôt qu’à des chiens.
Soyez gentil, votre chien vous le rendra ».
Audrey Ventura